Amateurs d’histoire, foncez découvrir Buire-au-Bois. Il y a, dans ce petit village, des empreintes inaltérables laissées par l’homme au fil du temps. Un manoir du XVIIe siècle, des exploitations de phosphate et même les vestiges d’une base de lancement de bombes sont à découvrir sur un parcours de 6 km.
Le voyage commence dans le cœur de la commune où les maisons en torchis, les puits, le manoir et la mairie-école typique du XIXe siècle offrent un décor des plus bucoliques. Un peu plus loin, on tombe sur l’église Notre-Dame et son clocher à bulbe, la pièce maîtresse du village construite en 1750 et sur laquelle un travail titanesque de sauvegarde a été entrepris, dans le but d’en rouvrir bientôt les portes.
La promenade se poursuit dans les pas de Lucie Clercq dont le nom a été donné à la ruelle qu’empruntait cette habitante pour aller travailler à la ferme. En la suivant, on se laisse surprendre par une vue imprenable sur la campagne environnante, laissant apparaître, au loin, « la marchande des quatre saisons », un arbre aux allures remarquables.
Quelques dizaines de minutes à pied, et nous voilà un siècle plus tard. Rue Neuve, on observe un ancien lieu d’extraction du phosphate, la « poudre d’or ». Pour traces, il ne reste que quelques pâtures cabossées dont on pourrait penser qu’elles ont été la cible des bombardements du siècle suivant.
Pour trouver justement un vestige de la Seconde Guerre mondiale, il faudra pousser la randonnée jusqu’au hameau de Bachimont. Une base de lancement de bombes V1, qui compte parmi les mieux conservées de la région, y a été opérationnelle durant quinze jours en juin 1944. Non loin se trouve aussi un château, surnommé « La Folie » de Bachimont, construit entre 1755 et 1757 et restauré dans les années 1990 par des propriétaires privés.
Au détour des chemins, de magnifiques paysages retiennent l’attention de chacun et enchantent les promeneurs.
Pour terminer, peut-être aurez-vous la chance, pendant votre visite, de croiser un peintre puisque Buire-au-Bois attire sans surprise les artistes en quête d’inspiration. Sinon, il vous sera facile de rencontrer un aimable Buirois qui vous contera en passant des anecdotes bien gardées…
• L’église Notre Dame : haute de 30m, elle date de 1752. Edifice en pierre blanche de style néo-greec (fronton triangulaire), tour surmontée d’un magnifique clocher à bulbe. Elle a été rebâtie par les Dames de L’Abbaye de Willencourt : ce qui explique sa taille qui correspondrait plus à une abbatiale qu’à une église. Elle compte aussi un remarquable ensemble de vitraux de style cistercien. A l’intérieur, un curieux bénitier en grès et une statue de Ste Barbe, en bois doré, datant du XVIème siècle retiennent l’attention.
• Les maisons en torchis : On trouve encore dans Buire 20 à 25% du bâti en torchis dont une chapelle privée, située dans la rue Delacourt, ainsi que les bâtiments des anciens artisans : forgeron, charron, bourrelier, menuisier…
• Les puits : On trouve aussi traces des nombreux puits répertoriés dans la commune, celui qui trône sur la place a été récupéré et mis en scène par la commune quand l’atelier du dernier charron a été vendu.
• L’ancienne mine de phosphate : L’histoire de Buire a été marquée, fin XIXème (de 1885 à 1905) par l’extraction de phosphates dans certains terrains : au temps de la « fièvre de la poudre d’or » une effervescence inhabituelle régnait partout : des fortunes de faisaient, même la commune a touché le pactole en vendant le phosphate sous un chemin communal, une ligne de chemin de fer a été construite pour acheminer le minerai jusqu’à la gare de Fortel…
• Le Manoir : Face à l’église, le patrimoine de la commune est riche d’un ancien Manoir seigneurial du XVIIème, avec sa façade de briques et de pierres blanches dites « à bossage » et une jolie lucarne, il était la propriété des anciens seigneurs de Buire, les de Mailly, dont l’emblème était « les 3 maillets » que l’on retrouve sur le blason du village.
• Le château : Il fut construit en 1755 par Nicolas de Caboche, ancien colonel d’artillerie et chevalier de St Louis qui abandonna le vieux manoir et fit construire un château de style Louis XV.
• La chapelle : elle a été rachetée et restaurée par la commune à l’aide de ses habitants.
• La rampe de lancement V1 : Vestiges de la seconde guerre mondiale, situés chemin de Fillièvres où fut installée, par les Allemands, il s’agit d’une rampe de lancement de missiles V1, tournée vers Londres. Elle fut active 2 semaines en juin 1944.
